HORIZONS

Projet d’autonomie pour le Sahara
Pour la mobilisation de la société civile

Le problčme du Sahara n’a que trop duré. Cela fait trente deux ans que ce conflit empoisonne les relations internationales, et empęche la construction effective du Maghreb. Sur le plan politique, social et économique, les répercussions sont graves pour toute l’Afrique du Nord.
Rappelons bričvement les faits historiques. Le Sahara fűt occupé par l’Espagne dčs 1884, bien avant l’occupation du reste du Maroc en 1912 par la France et l’Espagne. A la Conférence de Bandoeng en 1955, le Maroc a réclamé son indépendance dans ses frontičres authentiques, y compris le Sahara. En 1956, notre pays a libéré le Nord du Maroc occupé par l’Espagne, et la partie centrale occupée par la France. Devaient suivre la récupération en 1958 de Tarfaya, et en 1969 de Sidi Ifni. Devant la pression internationale, l’Espagne annonce en Aoűt 1974 son intention d’organiser un référendum au Sahara au cours du premier semestre 1975. Son arričrepensée était d’accorder l’indépendance au Sahara, et de garder ce territoire sous son influence. Le Maroc s’oppose ŕ cette initiative, et demande ŕ travers l’ONU, de saisir la Cour Internationale de Justice de LA HAYE, pour un avis consultatif. Le 16 Octobre 1975, cette Cour conclut ŕ Ť l’existence, au moment de la colonisation espagnole, de liens juridiques d’allégeance entre le Sultan du Maroc et les tribus vivant sur le territoire du Sahara ť. S’en est suivie le 06 Novembre 1975 la Marche Verte, forte de 350.000 volontaires civils et sans armes, qui traversčrent la frontičre factice.
Cette initiative aboutit le 14 Novembre 1975 ŕ la signature de l’Accord de Madrid portant rétrocession du Sahara au Maroc. L’affaire aurait pu s’arręter lŕ, sans la décision de l’Algérie prise en 1976 d’appuyer le Polisario, qui proclama la Ť RASD ť. Le problčme va ętre relancé ŕ partir de cette date, avec de nombreuses péripéties. En 1979, la Mauritanie sous pression, renonce ŕ la Province d’Oued Ed-Dahab, qui est récupérée par le Maroc. Afin de régler définitivement ce problčme, le Maroc en 1981 ŕ la Conférence de Nairobi, donne son accord pour la tenue d’un référendum au Sahara. Le 30 Aoűt 1988, sous l’égide de l’ONU, un Accord est conclu, qui prévoit un cessez-le-feu et la tenue d’un référendum. Des difficultés apparaissent aussitôt, concernant les critčres d’éligibilité du corps électoral. Ce problčme du corps électoral va peser sur tous les Plans proposés par James Baker, et rendra la tenue d’un référendum impossible, pour des raisons pratiques. Dčs lors, l’idée d’une troisičme voie, qui garantirait la souveraineté marocaine en échange d’une large autonomie, commence ŕ faire son chemin. C’est cette voie que le Maroc a choisi, et qu’il a explicité en trois principes fondamentaux : la souveraineté du Maroc, la prise en compte de particularités sociales et culturelles de la région, les critčres internationaux en matičre d’autonomie. Cette nouvelle voie devrait faire l’objet d’un Projet d’Autonomie pour le Sahara, qui sera déposé par le Maroc devant l’ONU en Avril prochain. Afin de préparer ce Projet, une large concertation a été lancée tant vis-ŕ-vis des Sahraouis dans le cadre du CORCAS, que vis-ŕ-vis des partis politiques marocains. De męme, des missions officielles ont été envoyées ŕ l’étranger pour expliquer le Projet, et recueillir les recommandations et suggestions.
Parallčlement aux officiels, la Société Civile marocaine devrait se mobiliser pour cette importante cause nationale. Il n’échappe ŕ personne, que l’avenir de notre pays sera déterminé en grande partie par l’issue de cette problématique. Le Sahara, territoire de 250.000 KmÇ, représente 35% de la superficie du Maroc. Notre pays ne pourra connaître dans le futur son plein épanouissement politique, économique et social, qu’en intégrant ses Provinces du Sud. Bien sűr, cette région, vu ses spécificités sociales et culturelles, bénéficiera d’une large autonomie. Notamment, toutes les ressources de cette région seront affectées exclusivement ŕ son développement économique et social. D’ailleurs depuis 1975, le Maroc a investi des sommes énormes dans cette région, développant notamment les infrastructures, qui étaient inexistantes ŕ cette date. Sur le plan géopolitique, et au-delŕ de nos justes revendications, la création d’un Micro- Etat dans la région serait source de tensions, de troubles et d’instabilité. L’Unité maghrébine serait définitivement condamnée. Or justement, l’UMA pourrait ętre une solution au problčme du Sahara. En effet, si le problčme du Sahara est réglé et l’UMA constituée, les cinq Etats de l’Union ne constitueraient plus qu’un seul territoire. L’Algérie par exemple, pourrait exporter son pétrole et son gaz par Laayoune ou Dakhla, et investir conjointement avec le Maroc pour l’exploitation des richesses du Sahara. Un modčle tout proche nous est donné par les Iles-Canaries, qui tout en étant sous souveraineté espagnole, bénéficient d’une large autonomie. Grâce ŕ ses ressources propres et son rattachement ŕ l’Espagne, ces Iles constituent un archipel riche et prospčre, oů le niveau de vie est élevé. Il n’y a pas de raison pour que le Sahara ne puisse pas suivre la męme voie, dans le cadre de la souveraineté marocaine et l’autonomie interne. En conclusion, la Société Civile marocaine devrait se mobiliser ŕ l’intérieur et ŕ l’extérieur du pays, pour expliquer notre point de vue, présenter les arguments pour le défendre, et tenter de convaincre la communauté nationale et internationale que notre proposition est juste et raisonnable. Cela pourrait prendre la forme d’écrits ŕ travers la Presse et Internet, de conférencesdébats, et de missions ŕ l’étranger.