Discrimination positive

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C’est un véritable débat social qui anime L’Inde. Devons-nous aider les moins fortunés en leur réservant des places dans les administrations ou les universités ? Au contraire, ne devrions-nous tenir compte que du Mérite ? Une discrimination Positive en faveur des castes inférieures existe en Inde depuis l’indépendance. Près d’un quart des postes administratifs, des postes électifs et des places dans les établissements d’enseignement supérieur sont réservés depuis longtemps aux Intouchables ou aux Dalits, ainsi qu’aux peuples tribaux. Ce système a sans aucun doute permis à l’ascenseur social de fonctionner mieux dans ce pays qu’ailleurs. Mais les quotas ont été allouée à ces deux catégories de citoyens. Il y a quelques années, un rapport a attiré l’attention des autorités sur le sort des autres castes arriérées, OBC – qui constituent, selon les estimations, entre un tiers et la moitié de la population indienne. En 1990, de nouveaux quotas avaient été introduits pour les postes de la fonction publique en faveur des organisations communautaires. Aujourd’hui, les autorités veulent poursuivre dans cette voie en introduisant également de nouveaux quotas dans les universités. Selon cette réforme, qui devrait être mise en œuvre à l’automne 2007, 27% des places réservées aux OBC dans les établissements d’enseignement supérieur fédéraux du pays seraient disponibles. Cela signifie qu’avec les quotas déjà en place, près de la moitié des places seraient attribuées à ces groupes les plus défavorisés.
Le projet a provoqué un tollé dans les facultés. Des milliers d’étudiants de castes supérieures à travers le pays sont descendus dans la rue pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une forme d’injustice. Des médecins ont suivi et de nombreux hôpitaux ont dû fermer, soit par solidarité, soit par solidarité, pendant plusieurs semaines. Ceux qui s’opposent à ces nouveaux quotas préconisent un processus de sélection fondé exclusivement sur le mérite. Le débat pourrait rebondir un peu plus si, comme on l’a dit au gouvernement, celui-ci passait à la vitesse supérieure en encourageant les entreprises du secteur privé à exercer une discrimination positive en faveur des castes inférieures. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, mais les entreprises sont déjà en train de dire ce qu’elles pensent de ce projet.
Les choses, en fait, ne sont pas simples. D’autant plus que les positions des autorités ne sont pas dépourvues d’arrière-pensées électorales : les obstacles sont lourds dans l’électorat du parti au congrès au pouvoir et les élections régionales ne sont pas loin… les résultats de la discrimination positive sont indiscutables en Inde. Sans elle, le fossé entre riches et pauvres serait encore plus grand et l’unité nationale serait probablement beaucoup plus fragile dans un pays aussi grand qu’un continent. Toutefois, de nombreux postes ou places réservés aux citoyens des castes inférieures restent vacants. Selon L’Institut indien de technologie, l’une des meilleures écoles du pays, la moitié des sièges réservés aux intouchables et aux populations tribales dans les universités seraient vides et seulement un quart des étudiants appartenant à ces castes seraient en mesure de terminer leurs études. Probablement parce que c’est avant que tout se termine, au lycée et à l’école primaire. Dans le même temps, toutefois, les États du Sud qui ont mis en œuvre des politiques d’action positive en faveur des OMD sans attendre cette réforme nationale sont satisfaits. Et c’est précisément le Sud qui se développe le plus rapidement.
Le débat est certainement unique à L’Inde et à son système de castes assez particulier. Mais elle pose le problème de l’intégration des populations les plus défavorisées, et même du renouvellement des élites. Et cette question existe dans pratiquement tous les pays, même sans intouchables. En France, cette année, les premiers étudiants de L’institut d’études politiques de Paris recrutés dans les banlieues défavorisées – le ZEP, zones d’éducation prioritaires-sortiront diplômés de la prestigieuse école. Modeste parce qu’il concerne un très petit nombre d’étudiants, le système inventé par Didier Decoin, le directeur de l’Institut, et imité par une poignée d’autres écoles avait suscité des critiques lors de sa création. Comme en Inde, ses critiques l’ont critiqué pour avoir pris en compte d’autres critères de sélection que le mérite seul. Mais comment, sans cet élan, faire en sorte que les élites ne sortent pas toutes du même moule Parisien ? La discrimination Positive est peut-être un mal nécessaire, le temps de passer un cap.

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