Sport-étude, c’est enfin possible à la MTA

Son nom trône désormais en grand sur une banderole bien tendue entre deux poteaux sur la route menant à Dar Bouazza . Il rêvait d’un club de tennis bien à lui depuis son jeune âge quand il ramassait les balles sur les courts du Romandie . Du rêve à la réalité, les choses n’ont pas été aussi faciles que cela peut sembler l’être. Après avoir fait de la compétition sur tous les courts du Maroc, il décide de prendre son courage à deux mains et s’installer en France. Pris en charge au centre Barthez, il apprend les rudiments pédagogiques de la discipline. C’est qu’il avait déjà sa petite idée en tête. Son diplôme de professeur en poche il décide de rentrer au pays. « Le tennis, le sport en général, est devenu mon métier, mais reste avant tout ma passion » nous disait-il déjà à l’époque. Et toujours dans le but d’améliorer ses connaissances, il décide de visiter les plus grands centres du monde (près de huit fois le tour du monde!). Impatient d’inculquer aux jeunes le savoir qu’il a emmagasiné durant toutes ces années, il ouvre sa première école de tennis au complexe El Amal.

Dès lors, les choses vont se précipiter, Abderrahim Moundir tape dans l’oeil du président de la fédération qui lui confie le brassard de capitaine d’équipe du Maroc de la coupe Davis, une équipe composée du plus célèbre trio que le tennis national ait jamais connu. Younes El Aynaoui, Hicham Arazi, Karim Alami, des joueurs talentueux, il est vrai, mais difficiles à gérer. A. Moundir réussira cependant à débloquer des situations difficiles entre joueurs et fédération, à la veille de rencontres cruciales. Mais personne n’en saura rien. Après avoir joué dans la cour des grands, il rend le tablier pour s’occuper de ses affaires avant d’être à nouveau rappelé aux commandes pour essayer de monter une nouvelle équipe de coupe Davis. Très bon communicateur, il s’acquitte également avec brio de son rôle de consultant télé avec la chaîne 2M. Mais il ne va pas s’arrêter là. Après moult hésitations, il va acquérir un terrain pour finalement assouvir son désir d’ouvrir sa propre Académie. Sur le point de tout laisser tomber à plusieurs reprises en raison de problèmes financiers, il serre la ceinture et monte un club avec 8 courts éclairés en terre battue, 3 courts éclairés en dur, une école de tennis pour les 6 à 12 ans, un mini tennis pour les 4 à 6 ans, une école de compétition, des salles de gymnastique, deux piscines, un SPA et un hôtel pour l’accueil des tennismen et les stages de formation et de concentration. Juchée sur les hauteurs d’une colline dans un style Kasbah sur la route côtière d’Azemmour, la Moundir Tennis Academy est née. Jamais à court d’idée, il met à profit sa proximité avec la Georges Washington Academy pour lancer, et c’est une première au Maroc, une section sport étude. Bénéficiant d’un horaire à la base adéquat pour la pratique du sport, les étudiants sont pris en charge par les professeurs de tennis pendant près de 3 heures par jour. Quand on connaît l’importance accordée au sport dans le système scolaire américain, les meilleurs pourront ainsi bénéficier d’une bourse grâce au tennis. Méticuleux et boulimique à souhait, il troque une à deux fois par an sa casquette de professeur pour celle d’organisateur. Après avoir conçu la Coupe du Sahara à Agadir, il a abrité chez lui le National et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. L’année prochaine, il nous promet un Challenger, un tournoi doté de 25.000 dollars mais dont l’organisation demande quatre fois plus. Un tennis pour tous c’est le slogan de Abderrahim Moundir, lui qui reste toujours prêt à tout pour le tennis.