«La crise s’est naturellement fait ressentir. Le tourisme dépend principalement des marchés européens». Kamel Bensouda, DG de l’observatoir du tourisme

L’Observateur du Maroc. Que dire du secteur touristique durant le premier trimestre 2009 ?

Kamel Bensouda. Le premier trimestre 2009 a été positif d’une manière générale puisque nous avons enregistré, en termes d’arrivée, +4% et ce malgré une baisse des nuitées de l’ordre de -7%. Cette différence entre les arrivées et les nuitées s’explique par la baisse de la durée moyenne de séjour des touristes (tendance observée en période de crise : partir moins loin, moins longtemps) et par leurs fréquentations d’autres formes d’hébergement qui échappent à nos statistiques (appartements en location, ryads, familles, résidences secondaires…).

La crise a-t-elle été ressentie comme on le prévoyait ?

La crise s’est naturellement fait ressentir puisque le tourisme est une industrie qui dépend principalement des marchés émetteurs (européens en majorité) qui sont, eux, touchés et dont la population connaît une baisse du pouvoir d’achat. Nous avons certes réalisé de bonnes performances en termes d’arrivées, mais les recettes ont chuté de 20% en moyenne sur les trois premiers mois de l’année.

Quel est le rôle particulier de votre Observatoire dans l’amortissement de la crise et le développement du tourisme?

L’Observatoire du tourisme est un organisme de veille, d’observation et d’analyse de l’activité touristique tant au niveau national qu’international. Il maintient les décideurs institutionnels et privés informés de l’évolution du secteur à travers ses différentes publications. L’Observatoire a également pris part à la task force qui a permis la mise en place de «CAP 2009».

Pour rappel, CAP 2009 est un plan participatif et concerté entre le ministère du Tourisme, la Fédération nationale du tourisme, l’Observatoire du tourisme et les CRT, regroupant une série de mesures additionnelles concrètes et tactiques pour accompagner le secteur face aux défis de 2009.

Les objectifs de Cap 2009 peuvent être déclinés ainsi :

n Maintenir l’attractivité du tourisme marocain

n Consolider nos parts de marché au niveau des marchés traditionnels

n Atténuer l’impact de la crise internationale sur le court terme

n Préparer et anticiper la sortie de crise internationale.

Le secteur a plus que jamais besoin d’un partenariat public-privé. Ce partenariat a-t-il atteint un niveau satisfaisant ?

L’Observatoire du tourisme est le fruit du partenariat public-privé et ses résultats sont satisfaisants. D’autres organismes font l’objet de ce même partenariat (les CRT notamment) et porteront leurs fruits. En termes de pilotage de la stratégie de développement touristique de notre pays, le partenariat public-privé est l’un des principaux facteurs de réussite de cette dernière.

Quelles seront vos priorités pour les prochains mois en tant que président de l’Observatoire d’abord, puis en tant que directeur d’Atlas Hospitality?

La priorité de l’Observatoire du tourisme dans les mois à venir est d’être de plus en plus proche des professionnels du tourisme et de les alimenter en informations fiables et à jour afin de relever les défis de 2009 face à cette conjoncture, notamment en accentuant la veille des marchés émetteurs et en publiant les études en cours de réalisation :

n Panorama de l’hôtellerie 2008

n Tourisme Interne

n E-tourisme

n Les investissements touristiques au politique environnementale Maroc.

n La radioscopie de la vision 2010 «N°4»

L’une des priorités de l’Observatoire du tourisme est également la rédaction du cahier des charges pour la mise en place d’une plate-forme web de la télé déclaration, de la taxe de promotion touristique, dans le but d’optimiser la durée de collecte de l’information sur l’activité touristique et de fiabiliser les données recueillies.