Grand public et choix éclectique

Drôle d’interpellation du public par le chanteur de Third World: «Do you like reggae music ?» Pourquoi il est là, pardi ! Quoique un peu mou. L’assistance donnait l’impression de ne pas trop comprendre ce qui se passait. A des exceptions près. Il est vrai aussi que le groupe n’a livré ses gros tubes que vers la fin du concert. Et même à ce stade du spectacle, la foule, pourtant nombreuse, n’avait pas l’air de contracter des frissons. Et le chanteur de remettre ça : «Do you like reggae music ?» Cette fois, on était contraint de croire en sa perplexité. «Try Jah love», «Jah Glory» ou «Now that we’ve found love» n’ont eu que de timides échos, vu le volume impressionnant du public. Third World ne sont sûrement pas prêts d’oublier leur passage à Casablanca. Quant à la pétillante chanteuse de Texas, Sharleen Spiteri, elle a eu droit aux acclamations de quelques connaisseurs, un brin égarés dans la masse. Un premier album solo sous le bras, «Melody», elle a ravi des fans de la première heure, ceux qui vibraient à l’écoute de «I don’t want a lover», «Everyday now», «Halo» ou encore «In our lifetime», époque Texas. Elle a aussi brillé par une sincérité déconcertante, une générosité absolue et un talent scénique indéniable. Les plus jeunes ont dû se régaler avec les sets de Craig David qui ouvrait le festival et la tornade Busta Rhymes qui fermait la marche en débitant un flow toujours gagnant. A l’année prochaine.