EVENEMENT

Rien que du bonheur partagé

La saison estivale est synonyme de fęte dans le royaume. Toutes les villes du pays vivent au rythme de leur festival. Il y en a pour tous les goűts. Servez-vous! La ville d’Agadir est connu pour ętre une destination touristique trčs prisée. Et ce, que ce soit pour les nationaux oů pour les étrangers. L’image que certains ont essayé de lui coller, ces derniers temps, ne l’a pas entamé pour autant. La destination se vend toujours aussi bien. Or, il offre un plus ces deničres années. En fait, depuis trois ans, les visiteurs de la perle du sud ont une nouvelle raison de s’y rendre. Et pas des moindres. Vous avez bien deviné, c’est du Festival de Timitar qu’il s’agit. Un événement qui, en peu de temps, est devenu une vraie référence. Les organisateurs y mettent les petits plats dans les grands pour offrir au public, entre musique et réflexion, des menus aussi alléchants les uns que les autres. Tout ceux qui croyaient qu’il ne peut rien se passer hors des établissements hoteliers ont la preuve par les faits que c’était possible, mais qu’il fallait juste avoir l’idée et installer l’échafaudage nécessaire.
L’association Timitar, épaulée par les différents intervenants de la vllle, ne lésine pas sur les moyens. Résulat: un événement phare et non moins fédérateur de divers publics. De par le caractčre ecclectique de la programmation qu’il propose. En fait, outre la musique amazighe, sous ses différentes facettespuisque ralliant l’authentique au traditionnel revisité-, le public est également invité ŕ la découverte d’autres horizons musicaux. Cette année, il y avait de tout. Du local ŕ l’international, avec une note bien particuličre venant de l’Amérique latine. Un vrai régal qui a fait vibrer les places de la ville aux mille et un rythmes. L’Anedam ( chansonier) et non moins leader du regretté groupe Ousman a ouvert le bal avec un retour triomphal. Le public ne s’y est pas trompé.
Sa réaction a redonné confiance en son art- qu’il n’a jamais perdu, d’ailleurs- ŕ un Amouri M’barek aux anges. Puisqu’il s’agit pour lui d’une double satisfaction: celle de retrouver le grand public et celle de sortir un nouvel album. En cours de route des journées du festival, les publics ont eu ŕ savourer des nuits douces et rythmées. En apothéose, c’était un autre clou. Le prince du raď, comme on le surnomme, a tout simplement mis le feu ŕ Agadir. Cheb Mami, qui n’a aucune ride, a fait vibrer pas moins de 80.000 spectateurs sur la Place Al Amal. Le public, chauffé ŕ blanc, en redemandait. Plus d’une heure, Mami a communié avec le public gadiri et ses hôtes venus d’un peu partout. D’ailleurs, durant ces nuits festivaličres, le centre de la ville, tout comme la côte ne désemplissait qu’aux environs de 4 heures du matin. Le mouvement a été permanent. Ce qui ne pouvait que faire plaisir aux déambulants, mais aussi aux divers commerces. Sans oublier, les différents moyens de transport qui ont aussi trouvé leur bonheur dans ce mouvement non stop. S’il est vrai que l’on ne peut estimer le poids pécuniare de l’événement, il n’en demeure pas moins sűr qu’il suffit de savoir que l’on évalue la présence ŕ quelque 800.000 personnes pour se rendre ŕ l’évidence que l’impact économique est conséquent. Car, outre l’aspect culturel de l’événement, la dimension économique n’est pas ŕ écarter. Les démagogues n’ont qu’ŕ se taire.

Essaouira en transe

Fidčle ŕ son image de ville ouverte, accueillante et tolérante par excelence, la cité des Alizeé a été, cette année aussi, au rendez-vous. Les amateurs des gnawas et rythmes du monde n’ont pas regretté d’avoir fait le déplacement. La 9čme édition du fesival de gnawas a été ŕ la hauteur des attentes fidčles et des nouveaux venus qui découvraient pour la premičre fois ce qu’est communier par la musique. Les détracteurs de ces innomables moments de bonheur patagé entre plus de 500.000 personnes, n’ont qu’ŕ y prendre part pour changer d’avis. Le refus catégorique du droit au bonheur se guérrit aussi. En 2007, le festival soufflera sa 10čme bougie, et les gardiens du temple de la morale, toutes tendaces confondues, sont invités ŕ aller faire le pélerinage. Pour 2006, le rendez-vous a encore fait sensation. Les places qui ont abrité les scčnes de l’événement ont été pleines ŕ craquer. Aucun incident ŕ signaler, sauf cet envoűtement général qui s’empare d’une jeunesse qui n’a que l’envie de s’éclater. A Essaouira, cela est de mise. Qu’on y aille en groupe ou en solitaire, le sentiment d’appartenir ŕ une collectivité d’humains, oů toutes les différences s’évanouissent, est rassembleur. La transe a été, comme d’habitude, collective. On en revient avec un seul regret, celui que cette fęte se termine plutôt qu’on l’aurait voulu. En fait, c’est toujours le męme sentiment de frustration qui s’empare des visiteurs d’Essaouira au moment des au-revoir. Mais, ce dimanche de clôture, oů Rachid Taha a enflammé la foule est ŕ la fois une fin et une promesse d’une rencontre ŕ venir. Rendez-vous est pris pour 2007.

Casablanca en fęte

Aprčs “L’boulevard” ( plus de 250.000 personnes cette année, selon des sources de la police), Rawafid, le Festival de Casablanca anime la métropole. Des années durant, on ne parlait de Casablanca que comme une ville aux confluents divers, mais qui souffrait d’un manque flagrant d’animation culturelle et artistique. Car, ŕ part quelques événements sporadiques, on a toujours ręvé d’un grand rendez-vous made in Casablanca. Il en a fallu des annés pour qu’un jour le ministčre de la culture décide, dans l’effort qui est le sien d’animer les villes du royaume- plus de 70 festivals, en somme- d’y installer le festival des créateurs marocains résidents ŕ l’étranger. Rawafid est né. Une trčs bonne idée, mais il ne suffisait pas. La preuve par ces foules qui remplissent, ŕ chaque soirée, la Place Mohammed V. Quelques années avant, la faculté des lettres de Ben Msick avait installé un autre concept au cachet culturel et estudiantin, Le FITUC. N’empęche qu’on s’est toujours dit qu’une aussi grande ville a bien droit ŕ un événement ŕ la hauteur de sa taille. Elle devait bien concevoir son propre rendez-vous. La dispersion des moyens des collectivités ainsi que la multiplicité des centres de décision, couplée ŕ un manque d’intéręt pour la création d’un tel événement ont fait le reste. La ville est restée longtemps pareil ŕ un désert, au moment oů de petites villes disposaient de leur rendezvous annuel. L’entrée en vigueur du concept de l’unité de la ville allait faciliter la tâche. Chose faite. Le conseil de la ville a fini par développer l’idée et l’a mise en oeuvre. Il y a deux années, et pour ne pas faire dans l’improvisation, une association a été créé dans ce sens. Contrairement ŕ un cncept né mort, le Festival de Casablanca a vu le jour. La premičre édition a été, tout simplement, un franc succčs. Le pari a été, pour ainsi dire, réussi. Et ce, malgré les tentatives de bruitage que l’on sait, quand certains ont tenté de tuer le projet dans l’oeuf en avançant une foultitude de prétextes. La rue casabalancaise a répondu présent, en se déplaçant en masses dans les différents sites qui ont abrité les activités du premier grand rendez-vous de la métropole. C’est dire que la volonté des organisateurs, conjuguée ŕ l’apport des sponsors, a vaincu toutes les résistances. Le discours démagogique des uns ou encore celui populiste des autres ont essuyé un cinglant revers. Ils n’ont pas désarmé pour autant! Une année aprčs, ŕ la veille de la 2čme édition, on a eu droit ŕ un presque remake. Les męmes manoeuvres, entre la moralisation ŕ tout va et une guerre aux moulins ŕ vent, ont repris du service. La contagion, pour des raisons évidentes nous dit une source proche de l’organisation, a atteint męme la majorité qui dirige le conseil de la ville, bien qu’il s’ait d’un événement de la ville toute entičre. Poussant le bouchon trčs loin, certains ont eu le génie d’annoncer qu’ils comptaient créer un autre festival. Les organisateurs ont tenu bon et le Festival a été ouvert en grande pompe. Les scénarios catastrophe sont tombés ŕ l’eau. Le concert d’ouverture, donné ŕ Sidi Bernousi par un Khalid des grands jours a drainé des dizaines de milliers de personnes. La suite des activités fait aussi le plein. Le succčs est acquis, annonce-t-on. La ville est en fęte et c’est le plus important. Que ceux qui refusent le bonheur des autres rentrent chez eux. A moins s’ils veulent y goűter, ils changernt probablement d’avis. Le festival, oů il n’y a pas que la musique, n’a que deux ans et toutes ses dents. Ce qui n’est pas une raison pour dormir sur ses lauriers. Le public attend mieux pour l’année prochaine.

Festival de Marrakech : Des arts populaires au théâtre

A peine le rideau est tombé sur la 41e édition du festival national des arts populaires de Marrakech, qu’un autre festival international du théâtre est organisé par la ville ocre du 17 au 27 juillet 2006.
Peu de temps avant du 10 au 15 juillet, la ville a vécu six belles nuits de danse, de chant, de défilés de costumes et de caftans, mais aussi de débats, aux jardins de la Ménara qui a une capacité d’acceuillir 1200 spectateurs assis. Vingtcinq troupes célčbres se sont produites aux jardins et ŕ d’autres endroits : au théâtre royal, ŕ la place jnane Harti qui a accueilli les troupes étrangčres de Chine, de Belgique, du Népal, de Géorgie, de Pologne, de Russie…
Le palais des congrčs a abrité des soirées de Lotfi Bouchnak, la Aďta, une soirée berbčre… Mais il y a aussi les Ahouach de Taourirt et de Telouat, Dakka, Aglagal, Awwad El Haouzi, Abidat Rma, Guennaoua, Taskiouine, Ahidous, M’gouna, El Guedra, Regba, Oulad Sidi Hmad ou Moussa, etc. Le président du festival Mohamed Knidiri a promis ŕ la clôture en apothéose de la manifestation que la prochaine édition aura lieu au Palais Al Badii qui verra des transformations pour créer un décor roumain devant abriter les troupes des arts populaires. Pour sa part, Omar El Jazouli, président du conseil de la ville a annoncé la création d’une fondation des festivals et manifestations culturelles, artistiques qui s’occupera de toutes les activités d’animation de Marrakech. C’est sur les airs de l’art populaire Marrakchi que s’est ouvert le festival international du théâtre dans sa 3čme édition au théâtre royal. Les troupes participantes sont celles de la ville (9 troupes) et les troupes nationales (11 troupes), des troupes arabes d’Arabie Saoudite, de Tunisie, d’Irak, des Emirats Arabes Unis, et enfin des troupes d’Espagne, de France de Belgique, de Finlande, d’Angleterre et de Sučde.
Trois espaces abritent les spectacles : Harti, Saibâa et Hay Hassani. Le festival rendra hommage ŕ Abdessalam Chraďbi, le grand dramaturge marocain, célčbre par sa ŤSidi Kaddour El Alamiť, mort récemment dans un accident.
De męme un colloque international sur le thčme des ŤApplaudissementsť est attendu et qui verra la participation de spécialistes marocains et étrangers. Selon le directeur de la 3čme édition, Omar Azzouzi Ťune partie de nôtre ręve s’est concrétisée. Nous avons gagné pour la cité radieuse Marrakech un rendez-vous culturel qui a rassemblé cette année plus de 11 troupes étrangčres toutes nationalités confondues et 18 troupes de théâtre. C’est une belle occasion de confrontation des expériences. Nous avons donc gagné un festival.
L’autre partie du ręve c’est que les acteurs sociaux et économiques adhčrent ŕ cette ambition. Tout cela pour aller de l’avant pour le rayonnement culturel de la ville des sept saints, qui ŕ la place Jamaâ Fna, la culture orale, les arts populaires…
Et de renchérir :” Le marrakchi est par nature un homme de théâtre. Nous voulons que les élus et les autorités soient touchés par l’esprit de la création. Il faut la culture ŕ côté d’autres choses. Cette année, le théâtre est sorti des planches, les ateliers battent leur plein. Les étudiants y viennent en grand nombre.”
Quant au thčme générique, il explique que: ‘Le thčme du colloque ŤLes applaudissements ť est un choix subtil. J’ose męme dire que nous organisons un Souk : spectacles, rencontre des nationalités, l’exposition de cette religion qui est l’art et le théâtre. Nous pensons décaler la date du festival parce qu’il coďncide avec beaucoup d’autres. Mais nous avons maintenu cette année la date estivale pour en faire un printemps ť.
Il ajoute : ŤCe festival a commencé avec zéro dirham parce que toutes aides étaient en prestation. Aujourd’hui tout le monde s’est mobilisé pour assurer la continuité du festival : la wilaya, le conseil de la ville, le ministčre de la culture, le théâtre Mohammed V, l’Université Cadi Ayyad, les élus locaux, le ministčre de l’Education et des particuliers. “ Parmi les résultats du festival, l’Université entre en partenariat avecle syndicat des professionnels du théâtre pour ouvrir un département des études de théâtre.
Autre chose : les habitants de la ville vivent une grande joie et accueillant le festival avec beaucoup d’enthousiasme. Marrakech a, enfin, ŕ l’instar du festival international du cinéma, son festival international du théâtre qui fait suite ŕ son grand festival des arts populaires. Marrakech peut apparaître ŕ ce sujet comme un modčleť, s’enchante, ŕ raison, Omar Azzouzi.
En fait, notre interlocuteur exprime avec des mots un dynamisme et engouement de la ville en ces moments de festivals, que seule la présence effective dans la cité ocre peut faire sentir et apprécier.

 

Evénement et non événement

Serait-il vrai que la plupart de nos journalistes manquent toujours de toute fibre savante et qu’ils/elles continuent ŕ commercialiser l’inculture sous couvert de propos emballés de type ‘pręt ŕ porter’ qu’ils glanent au hasard de la nouvelle oralité que renforcent les nouveaux média? Ou bien est-il que c’est le public, client royal, qui détermine la nature et la qualité du plat qu’on lui sert? Ou serait ce enfin que la l’affaire est circulaire: on a le journaliste qu’on mérite?
En tout cas, il a été derničrement question de l’utilité, pour certains, et de l’ŕ propos męme, pour d’autres, de la tradition des festivals ŕ dominante musicale festive et de boulevard, qui est en train de s’installer et de s’ancrer dans les villes du Maroc comme pour prendre la relčve des ‘moussem’ traditionnels depuis que les plages et les campings ont relativement cessé d’ętre confisqués par des confréries. La question a męme été portée derničrement sur le plateau de la deuxičme chaîne comme thčme de l’émission ‘mubaasharatan maâakum’ de Jamaâ Goulahcen oů les tuteurs autoproclamés des consciences des individus et de la collectivité ont pu décrier et dénoncer l’appel ŕ la débauche pour les uns ou la culture de bętise et de la médiocrité pour les autres, selon le référent dont on se réclame: islamisme ou ‘modernisme’. Ce n’est lŕ pourtant que le premier temps de la valse hypocrite de cette ménagerie de schizophrčnes qui façonne chaque jour ŕ leur guise l’opinion de la masse. Sinon, comment expliquer le non lieu et le non événement sous le couvert desquels ces faiseurs et faiseuses de l’opinion de masse qui couvrent ŕ excčs les ‘mauvais’ événements pour les décrier, ensevelissent souvent par contre des événements culturels dont la nature fait que personne ne peut les taxer de débauche ni de bętise? Je donne deux exemples: le 27 juin 2006 l’Institut Royal de la Culture Amazighe rend un magnifique hommage sous le thčme « Langue et littérature amazighe: cinquante ans de recherche » au couple des Galand, Lionel Galand et Paulette Galand-Pernet, deux grandes figures qui ont marqué la recherche sur l’aspect amazighe de la culture marocaine pendant le dernier demi sičcle. Des chercheurs et universitaires de partout le Maroc, et męme des chercheurs étrangers de passage, comme le musicologue américain Phimippe Schuyler, ont fait le déplacement pour Rabat ŕ l’amphi Idrissi de la Faculté des Lettres de Rabat pour l’événement. Il n’y a que les faiseurs et faiseuses de cette opinion qui se veut ‘savante’ mais qui ne se distingue plus ŕ cause de cela de celle de la masse, qui ont formidablement brillé par leur absence. C’est une absence physique ŕ ne pas regretter pourtant, car pour assurer une présence pertinente, fonctionnelle et productive en cela qu’elle donne lieu ŕ de la matičre, il faudrait un bagage de connaissance, pré requis et condition sine qua non pour pouvoir poser la question pertinente, chose qui n’est pas toujours acquise ŕ ces ‘professionnels’ autoproclamés. La preuve, on la trouve dans le deuxičme exemple. Le festival Timitar d’Agadir a dčs sa deuxičme édition (celle de juillet 2005) eu l’originalité de mettre au point l’heureuse idées de prévoir, parmi ses rubriques, un volet savant portant sur la musique, qui, de pair avec les volets festifs d’animation, établit, en principe, un équilibre et une complémentarité au niveau de la satisfaction des besoins culturels aussi bien pour les nationaux que pour les internationaux puisque le tourisme culturel n’est plus une vue de l’esprit. Il s’agit en l’occurrence de l’idée du colloque international « Musiques amazighes et musiques du monde » (voir: http://www.festivaltimitar.com/off1.htm) auquel ont participé cette année, en plus des chercheurs nationaux une demi douzaine de spécialistes internationaux des musique du Maroc venant de Tunisie (Mahmoud Guettat, fondateur et ex-directeur de l’Institut Supérieur de Musique de Tunis et pionnier de l’éducation musical ŕ l’université tunisienne), des Etats Unies (Katherine Hoffman, Northwestern University) et de France (Marie Rovsing Olsen, Monique Bandily, Claude LeFébure et François Dell, tous du Centre National de la Recherche Scientifique). Pendant deux jours, ces spécialistes ont savamment débattu entre eux, pour la premičre fois, de différents aspects et questions de la musique marocaine dans ces aspects amazighes, et les actes du colloque ont été programmés pour publication.
Parmi les résolutions retenues, je site: Ťinscrire les musiques amazighes, comme l’implique d’ailleurs aussi bien l’intitulé du colloque que les arguments de ces deux éditions (2005, 2006), dans leur contexte régional maghrébo-saharien, et ce dans une optique universalisteť. Des propositions de thčmes ont déjŕ été faites pour l’édition prochaine du colloque. Et j’en passe. On ne va pas me dire que c’est de la bętise ou que c’est de l’appel ŕ la débauche. Pourtant, combien sont ceux parmi ces tuteurs autoproclamés des consciences qui auraient osé prendre la peine d’approcher ces gens au sujet du colloque et de sa thématique afin de pouvoir enfin parler au gens d’autre chose que de ce que certains d’entre eux prennent pour de la ‘débauche’ et que d’autres considčrent comme de la ‘bętise’? A part une dépęche de la MAP en français, reprise in texto et sans empreinte par deux ou trois journaux, rien n’a été dit de cet événement que les faiseurs de l’opinion de masse qui se veut savante ont essayé de faire passer pour un non événement puisqu’ils/elles étaient bel et bien physiquement sur place, perdu(e)s entre les salons d’hôtels et les places publiques pendant plusieurs jours de ‘couverture’, que chacun d’entre eux/elles sanctionne au bout d’une semaine de papillonnage par le bouclage d’une page pour son canard, oů il/elle essaie de cacher la misčre des propos bidon (ce qu’on appelle ‘inshaa’ en arabe) par des photos numériques en couleur, qui se ressemblent toutes montrant des scčnes de liesse de jeunes; c’est lŕ tout l’événement. Bien sűr que, de par leur culture, les spécialistes en question ne sont pas si mesquinement ‘huilés’ pour passer ŕ chaque fois au comptoir d’un bar ou mettre la main ŕ la poche afin d’intéresser cette catégorie de faune ŕ plume. Est ce donc un daltonisme intellectuel ou un déficit de bagage d’instruction, qui empęche nos faiseurs et faiseuses d’opinion d’aller dans le bon sens? Comme Nietzsche, dans son ‘Au delŕ le bien et le mal’, j’ai moins de mépris pour l’hypocrisie de celui qui s’y connaît mais qui a des intéręts conscients ŕ défendre derričre les facettes de son hypocrisie, que pour l’ignorance de l’ignorant qui, en plus, cultive son ignorance et la commercialise en professionnel.